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Cette affaire arrangée. Charles promit à Walter de lui écrire quel en serait le succès ; mais il résolut de n’en rien dire à Philippe, pour ne pas lui procurer le plaisir de croire que l’on suivait ses avis.

Charles avait décidément pris une grande affection pour Walter, à qui il ne reprochait qu’une trop grande déférence pour les avis de Philippe. Il y avait bien toujours de temps en temps quelque orage prêt à éclater entre les deux Morville ; mais les choses n’allaient pas loin, grâce au calme de Philippe et à la facilité avec laquelle Walter reconnaissait ses torts. D’ailleurs, il écoutait avec plaisir les conseils de Philippe sur son séjour à Oxford, et madame Edmonstone était touchée du désir que ce jeune homme montrait de fuir le mal.

— Il part animé d’excellentes intentions, dit Philippe, après que la voiture qui l’emmenait se fut éloignée.

— J’espère qu’il ira bien, dit madame Edmonstone.

— Je le souhaite, ajouta Philippe. Il a de bons principes, qui sont une garantie ; mais ses manières agréables lui seront un piége : puis son rang, sa fortune, sa vivacité, tout cela sera-t-il suffisamment contre-balancé par son amour de l’étude ? Pauvre jeune homme ! Je souhaite qu’il marche droit !