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l’âge de cinq ans, et dont vous pourrez vous défaire en vous observant un peu vous-même.

Walter la remercia et dès lors il se surveilla continuellement ; il posait brusquement sur la table les objets dont il se sentait prêt à faire ses jouets ; et Philippe lui-même avoua qu’il fallait de la force de volonté pour se corriger d’une habitude si invétérée. — Mais, tout en rendant justice aux qualités l’un de l’autre, les deux cousins continuaient à ne pas s’entendre, et la petite Charlotte pouvait à peine croire qu’ils ne voulussent pas continuer la querelle de famille, quoique tous deux lui eussent assuré que non.

Pauvre petite Charlotte ! Elle allait perdre à Pâques ses deux compagnons de jeux. Walter devait partir pour Oxford à cette époque ; il emmènerait Trim avec lui. Il avait même été question de prendre aussi William, le groom et Deloraine ; mais Walter y renonça, craignant que les promenades à cheval ne lui fissent perdre trop de temps.

Le vieux M. Morville avait alloué à son petit-fils, jusqu’à sa majorité, une pension suffisante, mais qui ne lui permettait pas de faire des dépenses folles. Philippe lui-même la déclara à peine convenable pour un jeune homme dans sa position.

— Vous savez, dit M. Edmonstone en hésitant un peu, mais avec sa bonté habituelle, vous savez que, s’il vous faut un peu plus, vous n’avez qu’à me le dire ; ce serait mieux que de faire des dettes.

— Cela suffira, répondit Walter ; du même ton dont il avait réglé ses heures d’étude.