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VOYAGES DES PÈLERINS BOUDDHISTES.

plétement, et, pour ce motif, il cessa de fréquenter le palais intérieur[1].

« Le roi fut rempli d’admiration et lui demanda la cause d’un tel changement. Après avoir appris tous les détails de son aventure, le roi regarda ce fait comme un prodige[2]. Il bâtit aussitôt un couvent pour honorer sa belle conduite et transmettre sa réputation aux siècles futurs. »

Après avoir quitté ce pays, il fit environ six cents li à l’ouest, traversa un petit désert sablonneux et arriva au royaume de Pa-lou-kia.

ROYAUME DE PA-LOU-KIA.

Le royaume de Pa-lou-kia (Bâloukâ ?) a six cents li de l’est à l’ouest, et trois cents li du midi au nord. La capitale a cinq ou six li de tour. Pour ce qui regarde les produits du sol, le climat, le caractère des hommes, les coutumes et le système d’écriture, ce pays ressemble au royaume de K’iu-tchi (aujourd’hui Koutche), mais il en diffère un peu par le langage. Il produit du coton et de la laine d’une finesse remarquable, qu’estiment beaucoup les royaumes voisins.

Il y a quelques dizaines de couvents, où l’on compte environ mille religieux de l’école Choue-i-tsie-yeou (ou des Sarvâstivâdas), qui se rattache au petit Véhicule.

  1. C'est-à-dire l'habitation des favorites du roi.
  2. En chinois, khi-te « extraordinaire ». C'est de cette idée qu'est venu le nom de Açalini (sic) donné par le roi au couvent qu'il bâtit à cette occasion. (Voyez page 7, note 1.)