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MÉMOIRES DE HIOUEN-THSANG, L. I.

liments purs, et s’attachent surtout à la doctrine graduelle[1].

En partant de ce pays, il fit environ deux cents li au sud-ouest, franchit une petite montagne, et passa deux grands fleuves. À l’ouest, il rencontra une vallée unie. Après avoir fait environ sept cents li. il arriva au royaume de K’iu-tchi[2].

ROYAUME DE K’IU-TCHI.

Le royaume de K’iu-tchi (Koutche) a environ mille li de l’est à l’ouest, et environ six cents li du midi au nord. La circonférence de la capitale est de dix-sept à dix-huit li. Le sol est favorable au millet rouge et au froment. Il produit, en outre, du riz de l’espèce appelée Keng-t’ao[3], des raisins, des grenades, et une grande quantité de poires, de prunes, de pêches et d’amandes. On y trouve des mines d’or, de cuivre, de fer, de plomb[4]

    d’eux-mêmes et qui ne sont plus bons à fournir des graines ; 5o  les fruits qui ont été becquetés par les oiseaux.

  1. Lorsqu’en enseignant on passe du petit au grand, cela s’appelle thsien-kiao, la doctrine graduelle. (Dictionnaire San-thsang-fa-sou, liv. X, fol. 19.) C’est ce qu’a fait le Bouddha, depuis la forêt des cerfs (Bénarès) jusqu’aux deux arbres, c’est-à-dire depuis le commencement de son enseignement, jusqu’à l’époque où il entra dans le Nirvâṇa, entre deux arbres Sâlas.
  2. Anciennement, on écrivait Kieou-tse (aujourd’hui Koutche). D’après le Dictionnaire Si-yu-thong-wen-tchi, c’était le Bichbalik du temps des Ming.
  3. Riz qui n’est pas glutineux. (Dict. de Khang-hi.)
  4. Dans le texte, on lit 銘 ming « inscription » au lieu de 鉛 youen « plomb ».