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INTRODUCTION AU SI-YU-KI.

éprouvent ses bienfaits ; les êtres qui savent parler, proclament tous ses grandes œuvres. Depuis le département du ciel (depuis la capitale), jusqu’aux (cinq) Indes, les peuples de mœurs différentes qui habitent des contrées sauvages, les nations étrangères qu’une immense distance sépare de nous, ont tous reçu le calendrier[1] ; tous sont pénétrés de ses instructions bienfaisantes ; tous glorifient ses magnifiques victoires, et la splendeur de ses vertus, qu’ils exaltent sans cesse, est le principal objet de leurs louanges pompeuses. Tous ces faits sont racontés en détail dans les annales. Jusqu’à présent, le monde n’avait rien entendu de semblable. Je pense que, dans les livres de généalogie, on ne trouverait pas son pareil. Si l’on ne prenait soin de raconter ces faits, comment pourrait-on rappeler les heureux effets de sa vertu ? Aujourd’hui, on va raconter dans ce livre des faits basés sur le témoignage des oreilles et des yeux.

Le monde So-ho[2] (Sahalôkadhâtou) et les trois mille grands Chiliocosmes, ont été convertis par l’unique Bouddha. Maintenant, les quatre mondes qu’éclairent le soleil et la lune, sont situés au centre des trois mille grands Chiliocosmes ; tous les Bouddhas, tous les Honorables du siècles, y répandent l’influence de leurs vertus. Tantôt ils apparaissent, tantôt ils s’éteignent ; ils conduisent les saints et dirigent le peuple.

Le mont Sou-mi-lou (Soumêrou) est formé de quatre choses précieuses ; il est situé au milieu d’une grande mer et s’appuie sur une roue d’or. Autour de lui, le soleil et la lune accomplissent leurs révolutions ; les Dêvas s’y promènent et y demeurent. Sept montagnes s’élèvent et sept mers se déploient tout autour. L’eau des mers qui coulent entre

  1. C’est-à-dire, obéissent aux lois de l’empire.
  2. Le monde des êtres patients. Voy. Burnoif, Introd. p. 594.