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INTRODUCTION AU SI-YU-KI.

à laisser retomber ses vêtements[1], ou voit par quels moyens ils gouvernaient le peuple et traçaient les limites de toutes les parties de l’empire.

Lorsque Yao, de la famille Thang, reçut le mouvement du ciel (le pouvoir suprême), sa gloire s’étendit jusqu’aux quatre limites (de l’empire) ; quand Chun, de la famille Yu, eut reçu la carte de la terre (c’est-à-dire, de ses domaines), sa vertu se répandit dans les neuf contrées[2]. Depuis cette époque jusqu’à nos jours, c’est en vain qu’on consulte les annales où sont consignés les événements, que l’on écoute les opinions émanées des anciens sages, que l’on interroge les historiens qui recueillaient les paroles mémorables. Il en est bien autrement lorsqu’on vit sous une dynastie vertueuse et qu’on est soumis à un prince qui pratique le non-agir[3]. Notre grande dynastie des Thang gouverne à l’instar du ciel ; profitant des circonstances, elle tient dans sa main les rênes de l’État[4]. Elle a réduit à l’unité les six parties du monde[5],

    Mou « bois », l’un des cinq éléments des Chinois (Dictionnaire King-tsi-tsouan-kou, liv. LXXI, fol. 2). On lit dans le Sse-ki, Histoire des trois vénérables souverains : « Thaï-hao (Fo-hi) régna par la vertu du bois ; il présidait aux règlements du printemps ; voilà pourquoi le I-king dit que cet empereur faisait sortir dans Tchin, c’est-à-dire que, pour régner, il tirait son énergie et ses plans secrets de Tchin (de l’élément du bois) » (sic). Voyez I-king-thi-tchou-ta-ts’iouen, liv. IV, fol. 3.

  1. C’est-à-dire à gouverner, pour ainsi dire, les bras croisés, et sans avoir besoin de s’occuper des soins de l’administration.
  2. C’est-à-dire, les neuf arrondissements entre lesquels la Chine était partagée à cette époque.
  3. C’est-à-dire, qui soumet tous les peuples, sans aucun effort, et par l’influence seule de sa vertu.
  4. Il y a, en chinois, il tient la corde principale du filet.
  5. En chinois, 六合 Lou-ho « les six réunions », c’est-à-dire, les