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INTRODUCTION AU SI-YU-KI[1].




Si l’on parcourt, l’un après l’autre, les plans politiques des (trois) augustes[2] souverains ; si, remontant dans l’antiquité, on examine l’histoire des (cinq) Empereurs[3], à l’époque où P’ao-hi (Fo-hi) commença à régner[4] et Hien-youen (Hoang-ti)

  1. Suivant les éditeurs du Pien-i-tien (liv, XLIV, fol. 37), cette Introduction a été composée par Tchang-choue, auteur de la préface du Si-yu-ki.
  2. On dit, en chinois, San-hoang (les trois Augustes, les trois Vénérables), pour désigner trois empereurs célèbres de la haute antiquité, qui, suivant Kong-g’an koue, étaient Fo-hi, Chin-nong et Hoang-ti. Les livres qu’on leur attribue (les San-fen) sont perdus, et ceux qu’on donne comme tels sont apocryphes.
  3. Suivant Hoang-fou-mi, qui vivait sous les Tsin, les cinq Ti « empereurs » étaient : Chao-hao, Tchouen-hio, Kao-sin, Yao et Chun. L’histoire des cinq empereurs s’appelait Ou-ti-pen-ki ; elle est citée dans l’Encyclopédie intitulée Chin-i-tien. (Conf. Goupil, Chou-king, p. 346.) Cet ouvrage est considéré comme apocryphe.
  4. Il y a, en chinois, 出震 Tch’on-shin « faire sortir dans Tchin », expression qui n’a pas de sens en français. Les mêmes mots se trouvent dans le I-king, et le P. Regis (tome II, page 570) les traduit par : « (Imperator) » prodiit, seu manifestavit omnia movendo in Tchin. Glose : Res omnes prodiere primum in Tchin, id est in plagâ orientali. » Dans notre passage, l’expression Tch’ou-tchin s’applique à la manière dont régnait Fo-hi, à qui le I-king attribuer une sorte de puissance créatrice. Tchin est un caractère symbolique qui répond à