Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/54

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’occasion d’un passage du Tso-tch’ouen. On lit dans les anciennes annales des Thang (Mém. sur les Rites) : « l’empereur en tenant en main les lois », littéralement « en élevant l’image » 提像 « supplée à l’œuvre des dieux et gouverne toutes choses » 代神功而理物 Taï-chin-kong-eul-li-wou.

Les Chinois emploient souvent deux expressions synonymes pour rendre la même idée. Par exemple : 唐提像握機 Thang-t’i-siang-ouo-ki « l’empereur des Thang élève l’image (a le maniement des lois) et tient les ressorts (de l’administration). C’est pourquoi il s’associe à l’élément de la terre et dirige le gouvernail (de l’état) ». Peï-wen-yun-fou, liv. LII, fol. 15.

(17) Je passe à la seconde partie de la phrase : 控華渚而開源 (Khong-hao-tchou-eul-khaï-youen, littéralement : « gouverna Hao-tchou et ouvrit la source ». Pour bien comprendre ce passage, il faut connaître l’histoire de Chao-hao, fils de Hoang-ti, que sa mère conçut, dit une légende, d’une manière miraculeuse, après avoir vu un météore semblable à un arc-en-ciel, qui tombait sur l’île appelée Hoa-tchou. (Voyez Fong-tcheou-kang-kien, liv. I, fol. 28.) Voici, d’après le Sse-ki, le même fait un peu plus développé. La mère de Chao-hao s’appelait Niu-tsie. Sous le règne de Hoang-ti, il y eut une grande étoile (sic), de la forme d’une arc-en-ciel, qui descendit sur Hoa-tchou. Niu-tsie rêva qu’elle la recevait. Elle éprouva une vive émotion, et mit au monde Chao-hao.

Hoa-tchou était une île du royaume de Hoa-siu, où Fo-hi avait établi sa cour. (I-sse, liv. III, fol. 1.)

Il ouvrit la source (de la famille de Tch-in, c’est-à-dire de Hiouen-thsang).

(18) Il y a, en chinois : 大舜賔門 Ta-chun-p’in-men, mot à mot : « grand — Chun — hôte — porte », phrase inintelligible si l’on ne connaissait le passage du Chun-tien (le second chapitre du Chou-king), où il est dit, suivant les commentaires, que Chun recevait, comme des hôtes, les princes feudataires, aux portes du palais qui correspondaient aux quatre côtés de l’empire. Le mot p’in « hôte »