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sacrés), les çâstras (les traités philosophiques) et les vinaya (les règles de la discipline).

(14) Ing-tch’ouen répond aujourd’hui à Yu-tcheou, arrondissement dépendant du département de Khaï-fong-fou, dans la province de Ho-nan (Li-taï-ti-li-tchi-yun-pien-kin-chi, liv. VI, fol. 13.)

(15) Hien est l’abréviation de 軒轅 Hien-youen, surnom que reçut l’empereur Hoang-ti (2698-2599 avant J. C.), parce qu’il avait demeuré sur une colline appelée Hien-youen (Sse-ki, liv. I, fol. 2). On voit que Tchang-choue, dont l’admiration ne connaît point de bornes, fait remonter jusqu’à Houang-ti la famille de Tch’in, d’où sortait Hiouen-thsang. De cette manière, et comme on le dit plus bas, il aurait compté parmi ses ancêtres l’empereur Chun (2255 ans avant J. C.), et un grand nombre d’illustres personnages des dynasties des Tcheou et des Han.

(16) Voici un des passages les plus difficiles de la préface. Pour le bien comprendre, il faut connaître l’acception rare des mots 提像 t’i-siang « élever l’image », qu’on écrit aussi, comme dans notre texte, 提象 t’i-siang, expression qui, à la première vue, paraîtrait signifier « élever en haut un éléphant », si l’on ne savait que siang (vulgo éléphant) se prend souvent pour siang « image ».

Les Chinois ont beaucoup d’expressions élégantes pour dire régner, gouverner ; par exemple : 1o 操斗極 Thsao-teou-ki « tenir, dans sa main, l’extrémité du boisseau (les étoiles de l’extrémité de la constellation Pe-teou — la Grande Ourse) » ; 2o 把鉤陳 Pa-keou-tch’in « tenir les (six) étoiles Keou-tch’in (de l’Ursa Minor) » ; 3o 振機 Tchin-ki « faire mouvoir les ressorts » ; 4o 握機 Ouo-ki « tenir les ressorts » ; 5o 執象 Tchi-siang « tenir l’image » (vulgo éléphant — tenir en main les lois). Cf. Sse-wen-yu-sie, liv. VIII, fol. 8 et 9. Ajoutons notre expression 提象 ou 提像 T’i-siang « élever en haut l’image (les lois) », c’est-à-dire : « gouverner à l’aide des lois ». Cette expression se trouve, avec le même sens, dans l’édition des treize livres canoniques (Chi-san-king-tchou-sou, liv. XLVIII, fol. 5), à