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MÉMOIRES DE HIOUEN-THSANG, L. III.

répandit un kôṭi (dix millions) de rayons, qui illuminèrent le couvent de Mo-ho-fa-na (Mahâvana) ; puis, en faveur des hommes et des dieux, il exposa les événements de ses existences passées[1]. Au pied de ce Stoupa, il y a une pierre d’un blanc jaune, qui est constamment humectée d’une substance onctueuse. Cela vient de ce que, jadis, Jou-laï (le Tathâgata) ayant entendu la droite loi lorsqu’il menait la vie d’un Pou-sa (Bôdhisattva), brisa, en ce lieu, un de ses os, et écrivit (avec sa moelle) des livres sacrés.

À soixante ou soixante-dix li à l’ouest du couvent des Lentilles (Masoûra sañghârama), il y a un Stoûpa bâti par le roi Açôka. Ce fut là que, jadis, Jou-laï (le Tathâgata) pratiqua les actes d’un Pou-sa (d’un Bôdhisattva), sous le nom du roi Chi-pi-kia (Çivika ?). Comme il cherchait à obtenir le fruit de Bôdhi (de l’intelligence), il coupa, en ce lieu, la chair de son corps pour remplacer (racheter) une colombe que tenait un épervier.

À deux cents li au nord-ouest du lieu où le Bouddha remplaça (racheta) la colombe, on entre dans la vallée de Cha-ni-lo-che (Çaṇirâdja ?), et l’on arrive au couvent de Sa-pao-cha-ti[2] (Sarpâuchadhi). On y voit un Stoûpa, haut d’environ quatre-vingts pieds. À l’époque où Jou-laï (le Tathâgata) était Ti-chi (Indra), le pays

  1. On appelle Djâtakasêna un livre sacré qui contient le recueil de ces événements. Le nom le plus usité est Djâtaka ou Djâtakamâlâ. Voy. Burnouf, Introd. au Bouddh. page 61.
  2. En chinois, Che-yo, mot à mot « serpent — remède ».