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l’Institut[1], qui a publié dans le Journal des Savants un magnifique travail sur le Bouddhisme indien au viie siècle de notre ère, en puisant surtout dans l’Histoire de la vie et des voyages de Hiouen-thsang les riches matériaux de son Mémoire, remarquable à la fois par l’élégance du style, la profondeur des vues et la solidité de l’érudition. Le plaidoyer éloquent de mon savant confrère est trop honorable et trop flatteur pour que je le rapporte ici. Qu’il me suffise d’avoir opposé son approbation formelle, et d’une grande autorité, à des critiques dont j’ai assez indiqué l’origine et l’esprit.

Non contente de blâmer amèrement le choix que j’avais fait, la même personne a prétendu

    modestie et à la loyauté de Sir David. Je pourrais citer un ouvrage fort étendu, qui, d’après l’aveu que m’en a fait le traducteur, lui avait été expliqué mot à mot par son Sien-seng, jusqu’à ce que les pages, accumulées jour par jour pendant un certain nombre d’années, lui eussent suffi pour achever son entreprise. Mais, il faut bien le dire, à la louange des sinologues établis en Chine, ces honorables orientalistes, tout en profitant, avec autant d’habileté que de bonheur des avantages de leur position, ont eu le bon esprit de ne jamais jeter la pierre à leurs confrères d’Europe qui en sont privés, et qui sont réduits à faire leurs livres eux-mêmes et sans le secours d’aucun lettré chinois. Bien plus, ils leur ont constamment rendu justice, et ont souvent encouragé et récompensé leurs efforts par les éloges les plus flatteurs et les plus chaleureux.

  1. M. Barthélémy Saint-Hilaire. Voyez le Journal des savants de mars, août, septembre, novembre 1855, février, mars, juin et juillet 1856.