Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/20

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des textes les plus ardus de la littérature chinoise, il ne s’est pas aperçu qu’on pouvait lui répondre que si, dans l’interprétation du Si-yu-ki, il n’avait jamais rencontré d’obstacles (comme il le dit avec une naïveté qui étonne), c’était uniquement grâce à l’assistance puissante et assidue d’hommes qui, dans un genre d’érudition qui lui manquait, sont les plus savants et les plus profonds qui existent au monde.

Mais si, comme on vient de le voir, la préférence momentanée que j’avais donnée à l’ouvrage de Hoeï-li et de Tsong-yun, m’a attiré des critiques peu mesurées auxquelles j’étais loin de m’attendre, elle a été non-seulement approuvée, mais encore hautement justifiée, par un membre de

    prétation des textes sanscrits ; mais on ignore généralement que chaque sinologue d’Europe ou des États-Unis, établi en Chine, emploie habituellement, dans l’intérêt de ses études et de ses travaux, un ou plusieurs lettrés chinois, qu’on appelle Sien-seng « maîtres ». Nous en avons connu un à Paris, M. Wang-khi-ye, natif de Péking, que l’interprète du consul français à Chang-haï occupait à lui expliquer ou rédiger des pièces chinoises, moyennant un traitement annuel de 2, 000 francs. C’est avec le secours de ces savants indigènes, que Morrison père, et ses successeurs, ont composé leurs excellents dictionnaires et tous leurs travaux littéraires. Sir Francis Davis nous a appris qu’il avait fait corriger par son Sien-seng (son maître chinois) le texte du Hao-khieou-tch’ouen, qu’il a traduit et publié sous le titre de The fortunate Union, et que, sans l’aide de plusieurs lettrés fort habiles, il n’aurait pu comprendre les vers du drame Lao-seng-eul (Au heir in his old age), dont nous lui devons la traduction. Cette déclaration fait honneur à la