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la Préface du Si-yu-ki, qui, soit pour les allusions historiques, soit pour l’emploi des métaphores et des termes techniques dont la signification manque dans tous les dictionnaires, offre infiniment plus de difficultés que les pièces que j’ai omises à bon escient, et qui peut être considérée comme un des morceaux les plus obscurs de la littérature chinoise, et, en particulier, comme un échantillon remarquable du style bouddhique le plus subtil et le plus raffiné.

Mais admettons un instant que j’aie omis les pièces en question par la seule raison qu’elles étaient inintelligibles (unverständlich) pour moi, je suis, ce semble, autorisé à dire (sans manquer aux égards qu’on doit même aux personnes notoirement hostiles) que ce philologue, si sévère pour autrui, qui est à peine connu en dehors de son pays, et dont les travaux, complaisamment annoncés par lui-même, ne donnent encore que de vagues espérances, n’avait pas le droit de parler bien haut. En effet, lorsqu’il s’est permis de censurer un confrère qui, loin de la Chine, avait constamment lutté, seul et sans le secours d’aucun lettré[1], contre les difficultés d’un

  1. On sait que les orientalistes qui ont l’avantage de résider dans l’Inde, ne se font pas faute (et je les trouve digne d’approbation et d’envie) de se faire aider par des pandits ou des brahmanes dans l’inter-