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VOYAGES DES PÈLERINS BOUDDHISTES.

tan-po-lo (Oudoumbara) ; le Meou-tche (Môtcha) le Na-li-ki-lo (Nârîkêla) ; le Pan-na-so (Panasa) ; etc. Il serait difficile d'énumérer toutes les espèces de fruits ; on a cité sommairement ceux que les hommes estiment le plus. Quant aux fruits du jujubier, du châtaignier et du Pi-chi (Kaki), ils sont inconnus dans l'Inde. Depuis que les deux espèces de poiriers li et naï, le pêcher, l'amandier, la vigne et autres arbres à fruits ont été apportés du royaume de Cachemire, on les voit croître de tous côtés. Les grenadiers et les orangers à fruits doux se cultivent dans tous les royaumes de l’Inde.

Les laboureurs cultivent les champs, et se livrent à tous les travaux agricoles. Ils labourent et sarclent, sèment et récoltent suivant les saisons ; chacun se repose après avoir travaillé. Parmi les produits de la terre, le riz et le blé dominent. Au nombre des légumes et des plantes potagères, on compte le gingembre, la moutarde, les melons et les courges. Les plantes d’une odeur forte, les oignons, les ciboules sont rares ; il y a aussi peu de personnes qui en mangent. Si quelqu’un en fait usage dans sa maison, on l’expulse hors des murs de la ville. On se nourrit ordinairement de gâteaux de farine de grains torréfiés, dans laquelle on mêle du lait, de la crème, du beurre, de la cassonade, du sucre solide, de l’huile de moutarde (Sinapis glauca)[1]. Le poisson, le mouton, le daim, le cerf se servent en tout temps, soit par quartiers, soit en tranches minces. Pour

  1. Voyez le Bulletin de la Société d'acclimatation, tome III, mai 1856, page 245.