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crire les mots indiens, représentés phonétiquement, soit pour restituer ceux qui restaient cachés sous une forme chinoise, et dont l’auteur avait négligé d’indiquer la prononciation au moyen de signes dépourvus de leur signification habituelle, et destinés à suppléer un alphabet qui n’existe pas[1].

Après avoir consulté sans fruit plusieurs indianistes de mes confrères, je me vis dans la nécessité d’apprendre moi-même et tout exprès le sanscrit, du moins autant que j’en avais besoin pour atteindre le but que je me proposais. J’ai déjà énoncé ces faits, d’une manière plus complète, dans la préface de mon premier volume, et c’est uniquement en vue des personnes qui ne le posséderaient pas, que je crois devoir les rappeler sommairement.

Lorsque j’allais me remettre à l’œuvre, un peu mieux préparé qu’auparavant, je fus assez heureux pour obtenir de Russie, à titre de prêt, un ouvrage dont le titre abrégé est Hiouen-thsang-tch’ouen, ou Histoire de Hiouen-thsang[2], et qui ren-

  1. J’ai recueilli jusqu’ici, pour mon usage, plus de douze cents signes phonétiques. Je me propose de les communiquer au public, d’abord dans l’ordre des prononciations chinoises, en les faisant suivre de leur valeur alphabétique, et ensuite avec tous leurs homophones, dans des paradigmes disposés suivant la méthode des Indiens.
  2. Le titre complet est : Ta-thse-ngen-sse-san-thang-fa-se-tch’ouen, ou « Histoire du Maître de la loi, du couvent de la Grande Bienveillance, versé dans la connaissance des trois Recueits sacrés (Tripiṭaka) ».