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MÉMOIRES DE HIOUEN-THSANG, L. II.

sa figure est celle d’une demi-lune. Elle est divisée en soixante et dix royaumes. En tout temps, il y règne une chaleur excessive. La terre est humectée par une multitude de sources. Au nord, les montagnes et les tertres forment des chaînes continues ; les collines et les monticules sont imprégnés de sel. À l’est, les vallées et les plaines sont abondamment arrosées ; les terres propres à la culture sont grasses et fertiles. Dans le sud, les plantes et les arbres végètent avec vigueur ; dans l’ouest, le sol est pierreux et stérile. Tel est l’aperçu sommaire qu’on peut donner de l’Inde.

III.
Noms des mesures ; valeur du Yu-chen-na (Yôdjana) ; divisions du Yôdjana jusqu’à l’atome.

Depuis les saints rois de l’antiquité, un Yu-chen-na (Yôdjana) représente la marche d’une armée pendant un jour. Suivant les anciennes traditions, un Yu-chen-na (Yôdjana) répond à quarante li ; d’après les usages des royaumes de l’Inde, c’est trente li ; enfin, le Yôdjana que mentionnent les livres sacrés ne contient que seize li.

Pour arriver à la dernière limite des petites quantités, on divise un Yu-chen-na (Yôdjana) en huit Keou-lou-che (Krôças)[1]. Un Keou-lou-che est la distance jus-

  1. « A Kôs, containing 4,000 cubits ; some double this, and make the Kôs 8,000 cubits. » (Wilson, Sanscrit Dictionary.)

    Dans le Lalita vistâra, l’auteur indien procède en sens inverse, en commençant par l’atome le plus subtil pour arriver au Yôdjana. Je