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MÉMOIRES DE HIOUEN-THSANG, L. I.

à la défense de cette ville, et finirent par s’y fixer. Ils ont promptement adopté le costume et les goûts des Tou-kioue (Turcs), mais ils ont conservé la langue et les usages de leur patrie.

En partant de ce royaume, il fit environ deux cents li au sud-ouest, et arriva à la ville de Pe-chouï, ou de l’Eau blanche[1]. Cette ville a six ou sept li de tour. Sous le rapport des produits du sol et de la nature du climat, ce pays l’emporte de beaucoup sur celui de Ta-lo-sse (Taras).

Après avoir fait environ deux cents li au sud-ouest, il arriva à la ville de Kong-yu, qui avait cinq ou six li de tour ; les plaines étaient grasses et fertiles ; les vergers et les forêts offraient une magnifique végétation.

De là, il fit de quarante à cinquante li au sud, et arriva au royaume de Nou-tch’i-kien[2].

ROYAUME DE NOU-TCH’I-KIEN.

Ce royaume a environ mille li de tour. La terre est fertile et donne de riches moissons ; les plantes et les arbres offrent la plus belle végétation, les fleurs et les fruits viennent en abondance. On recueille une grande quantité de raisins, qui sont fort estimés. Il y a une centaine de villes, qui obéissent chacune à un chef particulier. Ces chefs sont maîtres de leurs mouvements

  1. Suivant le Dictionnaire Si-yu-thong-wen-tchi (liv. VI, fol. 17), la rivière Pe-chouÏ ou de l’Eau blanche, correspondait à celle qu'on appelle aujourd'hui Aksou-gool. Aksou signifie « blanc », en turc oriental.
  2. En arabe, Nouchidjan, suivant M. Reinaud.