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sur Socrate. Quand je les croirai tout à fait à point, je vous les enverrai. Aristippe et Phédon en trouvant certains passages bien présentés. Saluez de ma part le cordonnier Simon[1] et félicitez-le de demeurer fidèle aux paroles de Socrate, de ne point alléguer la pauvreté ni sa profession comme un obstacle à la philosophie, ainsi que le font de certaines gens, qui affectent d’oublier et de ne point admirer les paroles et les conseils du maître.



III[2]


Venez chez nous, aimante homme. Nous avons élevé un temple à Diane : c’est quelque chose de charmant : l’enceinte est plantée d’arbres, et elle est définitivement sacrée. Ce que nous avons vous nourrira. Car, comme disait Socrate, si cela ne nous suffit pas, nous y suffirons. J’ai écrit à Gryllus, mon fils, et à mon ami, de vous fournir ce dont vous pouvez avoir besoin. J’ai écrit à Gryllus, parce que, dès son âge le plus tendre, vous avez fait attention à lui et que vous dites l’aimer, Bonne santé.



IV[3]


Xénophon à Xanthippe[4].


J’ai remis à Euphron de Mégare six chénices d’orge, huit drachmes et une exomide[5] neuve, pour passer votre hiver. Acceptez-les et considérez Euclide et Terpsion comme d’excellents hommes, tout dévoués à vous et à Socrate. Si vos enfants veulent venir nous voir, ne les empêchez pas ; il n’y a pas loin pour venir de Mégare. Vous avez beaucoup pleuré, chère femme, mais c’est assez. Vous n’y pourrez rien gagner, et vous vous

  1. Cordonnier, dans l’échoppe duquel Socrate aimait à aller s’asseoir et à discourir.
  2. C’est la XIXe des Épîtres socratiques.
  3. C’est la XXIe des Épîtres socratiques.
  4. Femme de Socrate, réduite, au moins d’après cette lettre, à vivre des secours que lui envoyaient les amis et les disciples de son mari.
  5. Sorte de tunique.