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sur la colline Lycius de Syracuse et un autre chef, avec ordre de voir ce qui se passe en bas et de le lui rapporter. Lycius y fait une pointe et revient rapporter que l’ennemi fuit à toutes brides. Or, ceci se passait presque au coucher du soleil. Les Grecs s’arrêtent et posent leurs armes à terre pour prendre du repos. Cependant ils s’étonnent de ne pas voir du tout Cyrus, ni personne de sa part, car ils ignoraient qu’il fût mort ; ils conjecturaient qu’il était à la poursuite de l’ennemi ou qu’il s’était avancé pour prendre quelque position. Ils délibérèrent donc entre eux si l’on ferait venir les équipages pour rester où ils étaient, ou si l’on retournerait au camp. Ils résolurent d’y retourner, et l’on arriva aux tentes vers l’heure du souper. Telle fut la fin de cette journée.

Les Grecs trouvèrent la plupart de leurs effets pillés, ainsi que les provisions de manger et de boire. Les caissons pleins de farine et de vin dont Cyrus s’était pourvu, afin de les distribuer aux Grecs s’il survenait quelque grande disette dans leur armée, et qu’on évaluait au nombre de trois cents, avaient été également pillés par les troupes du roi : cela fit que la plupart des Grecs ne purent souper, et ils n’avaient pas dîné ; car, avant qu’on envoyât le soldat prendre son repas, le roi avait paru. C’est donc ainsi qu’ils passèrent la nuit.


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