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ceté et leur perfidie ? N’oubliez pas non plus que nous allons soudoyer des troupes pour la garde de nos personnes et de nos maisons. Quelle honte ce serait pour nous, si nous croyions qu’il nous faut des doryphores pour notre sûreté, et que nous ne fussions pas nous-mêmes nos doryphores ! Il faut bien savoir ceci, qu’il n’y a pas de meilleure garde que de devenir beau et non : c’est là la véritable escorte : celui que n’accompagne point la vertu, rien ne doit lui réussir.

« Que faut-il donc faire, selon moi ? Le moyen de s’exercer à la vertu ? Le moyen de la pratiquer ? Rien de nouveau, mes amis, dans ce que je vais vous dire. De même qu’en Perse les homotimes vivent auprès des bâtiments de l’État ; de même ici, devenus tous nobles, nous devons suivre le même plan de vie : vous, l’œil sur moi, vous jugerez si je remplis exactement mes devoirs ; moi, l’œil sur vous, ceux en qui je remarquerai le désir de faire ce qui est beau et bon, je les récompenserai. Que les enfants qui naîtront de nous reçoivent cette éducation. Nous-mêmes, nous deviendrons meilleurs, en nous efforçant de donner à nos enfants les meilleurs exemples, et nos enfants, supposé qu’ils veuillent être méchants, ne voyant et n’entendant rien de honteux, passeront leurs jours dans la pratique de ce qu’il y a de beau et de bon. »



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