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LIVRE IV.




CHAPITRE PREMIER.


Agésilas ravage la province de Pharnabaze. — Son alliance avec Otys. Hippéridas s’empare du camp de Pharnabaze. — Défection d’Otys. — Alliance d’Agésilas avec Pharnabaze.


(Avant J. C. 395.)


Cependant Agésilas, arrivé avec l’automne dans la Phrygie de Pharnabaze, brûle et saccage le pays et s’empare des villes ou de force ou de gré. Spithridate l’ayant assuré que, s’il veut le suivre en Paphlagonie, il aura facilement une entrevue avec le roi des Paphlagoniens et pourra s’en faire un allié, il part en toute hâte, désirant depuis longtemps détacher cette nation du parti du roi.

Dès qu’il est arrivé en Paphlagonie, Otys vient à lui pour négocier une alliance. Le roi l’avait mandé, mais il ne s’y était pas rendu. Sur les conseils de Spithridate, Otys avait envoyé à Agésilas mille cavaliers et deux mille peltastes. Agésilas, reconnaissant de ce service, dit à Spithridate : « Dis-moi, Spithridate, donnerais-tu bien ta fille à Otys ? — Beaucoup plus volontiers, répondit-il, que celui-ci ne serait prêt à prendre la fille d’un exilé, vu qu’il est roi d’un pays vaste et puissant. » Il ne fut pas alors plus longtemps question de ce mariage ; mais lorsque Otys, près de son départ, vient prendre congé d’Agésilas, celui-ci fait retirer Spithridate, et aborde ce sujet en présence des Trente : « Dis-moi, Otys, lui dit-il, quelle est la naissance de Spithridate ? » Otys répond qu’il ne le cède sous ce rapport à aucun Perse. « Tu as vu son fils, reprend Agésilas, il est beau ? — Si je l’ai vu ? hier soir je soupais avec lui. — Et sa fille, on dit qu’elle est encore plus belle. —