tire promptement, et quelques-uns de ses traînards sont tués par les troupes légères. Les Athéniens, pour ce motif, sont encore plus disposés à accorder à Thrasyllus ce qu’il est venu demander, et décrètent qu’il pourra lever mille hoplites, cent cavaliers et cinquante trirèmes. Agis, voyant de Décélie de nombreux vaisseaux de blé entrer à pleines voiles dans le Pirée, déclare qu’il n’y a aucune utilité à ce que ses troupes bloquent si longtemps les Athéniens du côté de la terre, si on ne les empêche de s’approvisionner par mer. À Lacédémone, les magistrats croient que le meilleur parti est d’envoyer à Chalcédoine et à Byzance Cratistus, fils d’Aristomène, et Cléarque, fils de Rhamphius, proxène[1] des Byzantins. Cet avis est adopté, et Cléarque part avec quinze vaisseaux équipés par les Mégariens et les autres alliés : c’étaient plutôt des vaisseaux propres à transporter des soldats que de bons voiliers ; aussi trois d’entre eux sont-ils coulés bas dans l’Hellespont par les neuf vaisseaux athéniens continuellement occupés à guetter les bâtiments ennemis ; les autres s’enfuient à Sestos, d’où ils se réfugient à Byzance.
Ainsi finit cette année, dans laquelle les Carthaginois, sous la conduite d’Hannibal[2], envahissent la Sicile avec une armée de dix myriades de soldats, et prennent en trois mois deux villes grecques, Sélinonte et Himère.
CHAPITRE II.
L’année suivante, celle de la XCIIIe Olympiade, où Évagoras d’Élis remporta le prix de la course nouvelle des chars à deux chevaux, et Eubotas de Cyrène, celui du stade, Euarchippus étant éphore à Sparte, et Euctémon archonte à Athènes, les Athéniens fortifient Thoricum. Thrasyllus, de son côté, prend