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lièvre et se précipitent dessus en aboyant. Si le lièvre tombe dans les rets, ou bien s’il passe à côté ou à travers, le garde-filet criera fort pour indiquer chacune de ces circonstances : si décidément le lièvre est pris, on en cherche un autre ; autrement, on court le même avec les mêmes signaux.

Lorsque les chiens sont fatigués de la course et qu’il est déjà tard, il faut alors que le chasseur cherche le lièvre, qui, lui-même, doit être rendu, battant tout ce que la terre produit dessus et dessous, allant et revenant sans cesse, de peur de manquer la bête. Or, le lièvre se rase souvent dans un petit coin étroit, et ne bouge plus de fatigue et de crainte. Le chasseur stimule sa meute, lui parle, l’encourage, dit beaucoup au chien docile, peu au chien têtu, quelques mots à celui qui n’est ni l’un ni l’autre, jusqu’à ce qu’enfin il ait abattu le lièvre à ses pieds ou l’ait fait tomber dans les rets. Après cela, il lève les rets et les toiles, frotte les chiens et revient de la chasse, après un temps d’arrêt, si c’est l’heure de midi, en été, de peur que les pieds des chiens ne soient brûlés dans la marche.


CHAPITRE VII.


De l’élève des chiens de chasse.


Il faut faire couvrir les chiennes en hiver, pendant l’interruption des chasses, afin qu’avec du repos elles donnent une bonne race au printemps : c’est la meilleure saison pour l’accroissement des meutes. Les femelles sont en chaleur pendant quatorze jours. On doit les mener refroidies, pour qu’elles conçoivent plus vite, à des chiens de bonne race. Dès qu’elles sont pleines, on ne les conduit plus continuellement à la chasse, mais à de rares intervalles, de peur qu’elles ne se blessent et ne se laissent entraîner. Elles portent soixante jours.

Quand les petits sont nés, il faut les laisser sous la mère et ne pas les placer sous une autre chienne : ces soins étrangers les empêchent de grossir ; tandis que le lait de la mère, son haleine, ses douces caresses, tout cela leur est bon. Lorsqu’ils se mettent à aller de côté et d’autre, on leur continue le lait toute l’année avec les aliments dont ils se nourriront le reste du temps, mais rien de plus : autrement la réplétion