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premières vérités équestres qui ont guidé pendant longtemps l’école théorique, et dont une partie sert encore de nos jours.

Le traité intitulé le Commandant de cavalerie est une suite toute naturelle de celui de l’Équitation. Une des grandes préoccupations de Xénophon semble avoir été d’organiser à Athènes, soit sous son commandement, soit sous les ordres de son fils Gryllus, une cavalerie bien montée, parfaitement disciplinée et en mesure de rendre de notables services à son pays. Nous savons que l’absence totale ou le mauvais état de cette milice était un des côtés faibles du système militaire des Athéniens. Tout entiers à la marine ils s’appliquaient surtout à former de bonnes troupes navales et une bonne infanterie. Xénophon, qui avait éprouvé, dans la retraite des Dix mille, l’utilité incontestable que peut offrir un corps de cavaliers convenablement équipés, n’épargna ni les conseils, ni, selon toute apparence, les moyens d’exécution, pour créer quelques escadrons d’élite, rompus au maniement du cheval et à toutes les manœuvres équestres. Après avoir insisté sur l’urgence de ce besoin dans les Revenus, dans les Mémoires et dans la Cyropédie, il stimule plus vivement encore l’attention et le zèle de ses concitoyens dans l’œuvre spéciale qui nous occupe en ce moment.

Le plan et la distribution de l’ouvrage sont d’une extrême simplicité. Xénophon commence par donner une idée générale des devoirs du commandant de cavalerie, en insistant tout particulièrement sur le respect dû aux dieux ; puis il enseigne comment on doit appliquer aux manœuvres militaires les principes de l’équitation et les exercices du manège. En conséquence, il traite de l’ordonnance des escadrons, des évolutions appropriées aux jours de fête et aux voltiges de l’hippodrome, des marches qu’on doit faire en temps de guerre et des divers moyens de tromper l’ennemi. Sous ce rapport, il n’est pas sans intérêt de voir quelles étaient les doctrines des Grecs en matière de stratagèmes. « Rien, dit Xénophon, n’est si utile en guerre que la ruse. Les enfants eux-mêmes, quand ils jouent à