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lecture attentive des ouvrages modernes et à la conversation des hommes versés dans ces matières, nous ait instruit du sujet propre à chacun de ces trois traités de Xénophon, nous hésitons à formuler sur ces œuvres spéciales un jugement qui semble trop décisif. Nous pouvons dire cependant qu’aux yeux des connaisseurs le traité de l’Équitation paraît, en ce moment encore, un des meilleurs écrits de ce genre. C’est un ouvrage méthodique, clair et tracé de main de maître. L’auteur y résume les principes d’un nommé Simon d’Athènes, qui avait écrit sur le même sujet, et y développe d’autres connaissances, bien supérieures à celles de son devancier. Il commence par mettre le cavalier en présence du vendeur, et, après l’avoir prévenu de se tenir sur ses gardes, il lui indique la manière de juger l’animal avec calme et précision, lui enseigne, après l’achat, l’éducation qu’il doit donner au poulain, et comment il le jugera dressé ; puis il entre dans le détail des soins qu’exige le cheval et expose les devoirs du bon palefrenier.

Ces premiers points expliqués, il prescrit comment on doit se mettre à cheval pour conduire l’animal avec aisance, et nous trouvons là des principes de tenue et de souplesse que d’excellents écuyers recommandent encore aujourd’hui. Quant aux moyens à employer pour partir au pas, se lancer au trot, au galop, reculer, tourner à droite, à gauche, arrêter, repartir, ils étaient considérés, dès cette époque, comme si naturels à l’homme de cheval, que Xénophon effleure à peine la théorie de ces mouvements et de ces allures. Mais comme il compte sur la pratique pour apprendre au cavalier et à son cheval tout ce qu’il faut faire, il ne leur épargne aucun exercice : gravir les montagnes, les descendre, franchir les haies et les fossés, galoper sur un terrain plat, sur un terrain inégal, afin que le cavalier apprenne par l’expérience quand il doit porter le corps en arrière ou en avant, soutenir, élever ou rendre la main qui tient les rênes.

L’équitation ancienne, jugée d’après l’ouvrage de Xénophon, est donc l’enseignement que donne l’expérience, c’est-à-dire une école pratique, d’où se sont produites les