veiller à tout cela : je suis complètement de ton avis. — Eh bien ! as-tu remarqué, Périclès, que sur nos frontières, s’étendent, le long de la Béotie, de hautes montagnes[1], qui ne laissent d’entrée chez nous que par des défilés étroits et difficiles, et que le cœur du pays est enveloppé de roches inaccessibles[2] ? — Assurément. — En outre, n’as-tu pas entendu dire que les Mysiens[3] et les Pisidiens[4] occupent dans le pays du Grand Roi des contrées tout à fait inaccessibles, et qu’armés à la légère, ils font, par leurs incursions, beaucoup de mal à ce pays et conservent eux-mêmes leur liberté ? — J’en ai entendu parler. — Ne crois-tu donc pas que, si les Athéniens, pendant l’âge de l’agilité, s’armaient de même à la légère et s’emparaient des montagnes limitrophes de leur pays, ils pourraient faire du mal à nos ennemis et assurer un puissant rempart à nos concitoyens ? » Alors Périclès : « Je crois, Socrate, dit-il, que ce serait une chose tout à fait avantageuse. — Eh bien ! reprit Socrate, puisque ces plans t’agréent, travaille, mon cher, à les réaliser : ce que tu pourras en accomplir sera beau pour toi et avantageux pour la ville ; si tu échoues, tu ne nuiras pas à ta patrie et tu n’en auras point la honte. »
- ↑ Le Cithéron et le Parnès.
- ↑ « Les montagnes principales de l’Attique étaient, au N. O. d’Athènes, le Cérydale ; au N. le Parnès et le Brilesse ; au N. E. le Pentélique, renommé pour ses marbres ; au S. l’Hymette, célèbre par ses marbres et son miel ; et le Laurium, petite montagne voisine de Sunium, où il y avait des mines d’argent ; enfin, dans Athènes même, le Lycabette, assez haute colline, en face de la citadelle. » H. Martin. — Cf. de Pauw, Recherches philosophiques sur les Grecs, t.1, Iere partie.
- ↑ Habitants de la Mysie, province maritime de l’Asie Mineure, baignée par la mer Égée, l’Hellespont, la Propontide, et qui devint plus tard le royaume de Pergame.
- ↑ La Pisidie, située au S. de la Phrygie, était séparée de la côte méridionale de l’Asie Mineure par la Pamphylie.