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L’ART WAGNÉRIEN

Longtemps encore elle vivra. Comme en littérature le drame et le roman-feuilleton, elle suffira aux besoins artistiques d’âmes nombreuses et pareilles. Mais pour les rares « différents », pour ceux qui furent habitués par Bach et par Mozart, et par Beethoven, à la recréation affinée d’émotions délicates, elle demeure précieuse seulement comme une inconsciente fabrication de termes nouveaux et d’utiles procédés.

Elle n’a produit nulle œuvre d’une vie supérieure, jusqu’au jour où un maître enfin conscient de son but, Wagner, voulut restituer, par le moyen d’elle comme de toute musique, les émotions très subtiles de son âme.