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NOS MAÎTRES

prison pour avoir enlevé une petite fille à ses parents, qui la détournaient de la voie du Seigneur. Mais je n’en finirais pas, si je voulais énumérer les incidents de la vie de M. Stead, qui est, tel qu’il est, une des personnalités les plus originales de l’Angleterre contemporaine, et la plus populaire à coup sûr après M. Gladstone et le général Booth. Les revenants dont il a recueilli les aventures sont, tout compte fait, beaucoup moins intéressants que lui ; et il a mis tant de soin à prouver leur réalité, qu’ils n’ont plus même le droit de nous paraître incroyables. Voici cependant quelques-unes des impressions que j’ai ressenties, à les voir défiler devant moi, avec leur cortège d’attestations et de certificats.


« Et, comme Pierre frappait à la porte, une fille vint au bruit, nommée Rhoda. Et, quand elle eut reconnu la voix de Pierre, elle courut dire que Pierre était devant la porte. Et ils lui dirent : « Tu es folle. «Mais elle continua d’affirmer qu’elle ne s’était pas trompée. Alors ils dirent : « C’est Vange de Pierre ! »

À cette hypothèse, rapportée par l’auteur des Actes des Apôtres (XII, 13, 14, 15), l’exégèse voltairienne répondait que la jeune Rhoda avait mal entendu, et s’était ensuite montrée entêtée comme toutes les âmes primitives. L’exégèse voltairienne se trompait. Mais l’auteur des Actes des Apôtres se trompait aussi : car ce n’était pas « l’ange » de saint