Page:Wyzewa - Nos maîtres, 1895.djvu/299

Cette page n’a pas encore été corrigée
287
LA SCIENCE

Et M. Sinnett, un brave penseur anglo-indien, vint exprès de Madras, sous les espèces d’un livre rouge, pour me vanter les avantages de Mme Blavatsky. Celle-là a inventé un système de correspondance, lui permettant de transmettre à des milliers de lieues une lettre qu’il suffit, pour cela, de déposer sur un guéridon. Elle s’entretient avec des amis attardés dans un autre continent : elle fait sonner des grelots dans une chambre où elle ne prend pas même la peine de venir.

Mais la science, Mme Blavatsky, que faites-vous de la science ? Ainsi ce n’était pas même un demi-reflet ! Ah ! mais pardon ! M. Ochorowicz m’a déjà parlé de vous. Il m’a dit que ces apparitions d’esprits, ces phénomènes impossibles, s’expliquaient par l’hallucination, spontanée ou provoquée. Vous hallucinez votre monde. Mme Blavatsky, et c’est encore un de vos congénères qui a halluciné M. Gibier ! Il n’y avait point de mots écrits sur l’ardoise Faber, mais M. Gibier et ses compagnons de recherche ont cru voir des écritures, parce quune intluence mentale les y contraignait !

Je riais de ma perspicacité : mais M. Gibier m’apporta le témoignage de Crookes, qui n’a point cru voir des esprits, mais qui réellement les a vus, attendu qu’il les a photographiés ; et vingt autres vérifications pareilles vinrent anéantir mes finasseries.

J’étais désolé. Je me demandais si par hasard la science elle-même, n’était pas impossible. Et les ouvrages des spirites, des théosophes, s’em-