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II
L’ART WAGNÉRIEN : LA PEINTURE
(Revue Wagnérienne, mai 1886)


Je croirai longtemps que le Wagnérisme véritable ne consiste pas seulement à admirer les œuvres de Richard Wagner ; que ces œuvres nous doivent toucher surtout comme les exemples d’une théorie artistique, et que cette théorie — sans cesse éclairée par le Maître en ses livres — appelle la fusion de toutes les formes de l’art dans une intention commune. Aux admirateurs de son génie, Wagner a imposé le devoir de travailler à la rénovation de l’art ; et il leur a montré par quels moyens, et pour quelles fins, l’art, sous toutes ses formes, devait être rénové.

Aussi les vrais wagnériens ne bornent-ils pas à la musique — à la musique, hélas ! morte après Wagner — leurs curiosités ; ils s’inquiètent encore des progrès de l’esprit wagnérien dans les œuvres des littérateurs, des poètes, des peintres.

Par malheur, ce n’est pas au Salon de peinture qu’ils peuvent chercher l’art wagnérien, ni même un art d’aucune sorte : et c’est un malheur, certes, mais quineméi’ite point d’habituelles indignations.