La cité d’Albe est une démocratie. Tous les citoyens y peuvent avoir des opinions, et toutes les opinions des valeurs égales. Aussi les Albains suivent-ils des chefs, seuls capables — en fait — d’opinions. Et ces chefs sont au nombre de trois : Metius, qui propose des changements possibles et sages, mais par l’ambition égoïste du pouvoir personnel ; Cethegus, qui, par une ambition pareille, propose les impossibles égalisations socialistes ; Liberalis, doué du sens moral, mais sot, et qui veut maintenir, en l’améliorant, la plus grande partie des choses présentes.
Dans le même temps un prêtre Albain, Antistius, a tenté la réforme des mœurs religieuses. À ses concitoyens, servants, hier, d’un culte cruel, il a offert le culte nouveau d’une pure charité. Il a rêvé de modifier la religion, parmi des hommes