Page:Wyzewa - Beethoven et Wagner, 1898.djvu/201

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Wagner, d’avoir dû « gâter le grand problème grec en y mêlant des choses modernes » — « On ne se figurera jamais tout ce que ce livre me coûte, écrivait-il dès 1871, ni tout ce que j’y sacrifie à mes relations avec Richard Wagner. »

Et quand le livre avait paru, c’était, aux yeux de Nietzsche, comme si pour la première fois le wagnérisme venait d’être fondé. « Ce livre, nous dit sa sœur, a eu pour effet d’attacher au nom de Wagner de nouvelles espérances, des espérances plus vastes et avec un horizon plus lointain. Par lui, l’art de Wagner est entré en communion avec la pensée de la jeune Allemagne. »

Le livre de Nietzsche sur Schopenhauer, dont Mme Wagner avait vanté « le beau style », avait eu dans sa pensée plus d’importance encore. Sous le nom de Schopenhauer, c’était lui-même qu’il y célébrait. C’était en pensant à lui qu’il y disait de Schopenhauer que, « outre le bonheur de sentir son propre génie, il avait eu le privilège de trouver en Gœthe le spectacle d’un autre génie ». Schopenhauer, cela signifiait Nietzsche, et Gœthe, Wagner. Mme Fœrster nous l’affirme : et Nietzsche ne s’est pas fait faute de l’avouer maintes fois.

L’alliance de deux génies, unissant leurs forces pour mieux travailler à la réalisation d’un double « plan » : telle était la conception que se fai-