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IV

UN FAUX AMI DE WAGNER



L’amitié d’un grand homme est un bienfait des dieux, non pas en vérité pendant que le grand homme est vivant, car j’imagine que ses amis doivent avoir souvent à souffrir auprès de lui, ne serait-ce que du sentiment de leur infériorité ; mais après sa mort, oui, je crois qu’en effet on trouve maints avantages à avoir été son ami. On écrit sa biographie, on publie le détail des services qu’on lui a rendus et des confidences qu’on a reçues en échange ; on s’attribue la mission de veiller sur sa gloire ; et, pour peu qu’on y mette du soin, on devient à son tour une façon de grand homme.

Aussi ne faut-il point s’étonner si le nombre des amis de Richard Wagner augmente d’année en année. J’en connais bien déjà une vingtaine qui,en allemand, en français, en anglais même,, ont raconté leurs souvenirs, y joignant, sans doute par manière de certificats, les lettres en général