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trumentalion, comme aussi de lui trop sacrifier : « Pour moi, disait-il, je suis, dans l’instrumentation, un réactionnaire; je ne vais pas plus loin que Beethoven. » Il disait de Mendelssohn « qu’il s’était efforcé de rendre le calme à la musique, que Beethoven avait terrifiée ». Il n’aimait pas à parler de Scliumann, qui s’était toujours montré pour lui d’une injustice cruelle ; il reconnaissait cependant que sa musique était « la meilleure qu’on pouvait faire dans le genre instrumental après Beethoven ».

Il n’estimait guère les musiciens de son temps, et se montrait sévère surtout pour ceux qui prétendaient s’inspirer de lui : « Au lieu d’étudier les vieux maîtres, qui sont solides et de bon conseil, ces jeunes gens se sont mis à tout dédaigner pour ne suivre que moi ! Ils ne voient pas que mon Tristan était une extravagance bonne à faire une fois, mais bien dangereuse à recommencer! »

Il déplorait leur ignorance; il déplorait aussi leur inintelhgence : « Ils transportent mes procédés dramatiques dans la symphonie ; et ils font ainsi ces choses monstrueuses, les poèmes symphoniques, ni chair ni poisson. Beethoven aussi a eu l’idée, dans son Héroïque, de faire une symphonie dramatique : on ne peut dire qu’il n’ait pas réussi, et pourtant voyez comme tout