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sohn, suivie de diverses compositions du même genre. Et à mesure que le concert s’avançait, je voyais grandir l’impression générale de gêne et de tristesse. — Qu’allons-nous devenir, dis-je à mon voisin, avec ce terrible programme en mineur ? — Attendez, me répondit le violoniste Lipinski : le concert finit par la Symphonie en ut mineur de Beethoven; aux premières mesures vous allez voir tout le monde se rassurer. — Et, en effet, la symphonie commence; ce n’est que soupirs de soulagement, expression de confiance, tous les soucis oubliés, cris de « Vive le roi ! » à la sortie du concert. La musique de Beethoven avait tout sauvé. »

Très tard seulement Wagner a connu la musique de Bach. Il l’admirait infiniment, la préférait même aux premières compositions de Beethoven. « Bach, disait-il, ne travaille jamais que pour lui seul : tout au plus scmble-t-il parfois s’être occupé de faire plaisir à sa femme. »

Il ne méprisait pas, comme on pourrait le croire, l’opéra italien et l’opéra-comique français : « Cherubini, Spontini, Auber, Bellini lui-même, sont des maîtres qu’il faut étudier pour savoir ce que c’est que la mélodie. Leurs successeurs n’ont pris que le mauvais côté de leur mélodie ; mais la faute n’en est pas à eux. » À Berlioz, il reprochait de trop attendre de l’ins-