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d’un critique qui s’était signalé au premier rang des ennemis de Wagner, élevé lui-même dans l’admiration exclusive de Mozart et de Mendelssohn, il a entendu un jour une voix lui criant : « Réveille-toi, lève-toi et marche ! » Il s’est réveillé, il s’est levé, il a marché, et son chemin l’a conduit à Bayreuth, et tout le long de son chemin il célébrait les louanges du dieu nouveau qui l’appelait à lui. Je sais bien que j’aurais pu le comparer à saint Paul. Mais saint Paul, avant son voyage de Damas, était lapideur de profession, et il suffit d’avoir vu la douce petite figure de M. de Wolzogen pour être assuré qu’il n’a jamais lapidé personne.

Sur la façon dont Lazare s’est consolé de son retour à la vie, les hagiographes ne sont pas d’accord. Suivant les uns, il s’est réfugié dans la sainteté : et la dédicace qu’on lui a faite d’une de nos gares les plus parisiennes semblerait confirmer cette hypothèse. Mais d’autres historiens, parmi lesquels je citerai seulement M. Robert de Bonnières [1], affirment au contraire que Lazare est devenu préfet de la cour de Néron, et, peut-être, le serait encore, si la vue du supplice de saint Pierre ne lui avait inspiré le désir d’être supplicié comme les autres.

M. de Wolzogen, lui, ne s’est jamais relevé du

  1. Les Contes à la Reine, par Robert de Bonnières, 1891.