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depuis le début le développement artistique de Wagner, on s’aperçoit que l’unique progrès qui s’y produit consiste dans une extension, un renforcement constant du rôle de la musique. » Et M. Chamberlain nous dit en propres termes que c’est dans les opéras de Mozart qu’il convient de chercher les véritables prototypes du drame wagnérien. Vérité profonde et essentielle, et qui éclaire d’un jour absolument nouveau l’œuvre de Richard Wagner !

Mais je ne puis songer à suivre M. Chamberlain dans la savante et éloquente démonstration qu’il en fait. J’ai voulu seulement indiquer, par ces quelques exemples, la haute valeur et l’intérêt exceptionnel d’un ouvrage où il ne faut pas chercher, je le répète, une biographie détaillée de Richard Wagner, et moins encore une appréciation critique de son œuvre, mais l’«image » que ce grand homme nous a laissée de lui-même. Dans la préface de son livre, M. Chamberlain rend justice aux écrivains allemands qui se sont, avant lui, occupés de Wagner : mais jamais encore personne ne s’était aussi passionnément soucié de découvrir, en dehors de toute impression personnelle, ce qu’avaient été la véritable pensée, les véritables intentions de Wagner. Quant à savoir en quelle mesure cette pensée était juste et belle, et surtout jusqu’à quel