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tester contre l’idée, aujourd’hui si répandue chez nous, que la France a montré moins d’intelligence que l’Allemagne pour l’œuvre vvagnérienne. C’est sur le désir exprès de Napoléon III, et sans la moindre sollicitation de la part de l’auteur, que fut décidée la représentation de Tannhœuser, et cela à un moment où l’intendant de l’Opéra de Berlin hésitait encore à laisser jouer des ouvrages de Wagner. Celui-ci d’ailleurs ne tarit pas en éloges sur la bonne volonté que lui a témoignée tout le personnel de l’Opéra, et sur le plaisir qu’il a eu de pouvoir enfin assister à une exécution un peu parfaite de l’une de ses œuvres. « Tout ce que je demandais je l’obtenais aussitôt, sans égard à la dépense : et la mise en scène était réglée avec un soin dont jamais jusque-là je n’avais eu l’idée. » Et il loue ensuite le public parisien de « sa bienveillance », du « sentiment de justice qu’il a trouvé chez lui ». Aussi la représentation de Tannhœuser ne lui a-t- elle laissé — c’est lui encore qui le dit — que les souvenirs les plus agréables. « C’est en effet à Paris que, pour la première fois, un groupe d’hommes intelligents et instruits a reconnu en lui autre chose qu’un simple musicien, et s’est expressément rangé autour de lui comme autour du représentant d’un nouvel idéal. »

Rien de pareil à Vienne, ni même à Munich,