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dis qu’il y a telles des compositions reproduites dans le livre — les scènes wagnériennes de M. Hendrich, par exemple — qui sont un défi à toutes les conventions admises jusqu’à présent, parmi les hommes, touchant le dessin et la perspective. Et cela quand on aurait pu choisir dans l’œuvre lithographique de M.Fantin-Latour tant de pièces d’un métier admirable, si profondément wagnériennes par l’harmonieuse sensualité de lig’nes à la fois indécises et pures !

Mais on a vite fait d’oublier le fâcheux effet de ces quelques images, lorsque, après avoir feuilleté le livre, on commence à le lire, et qu’on voit surgir devant soi, évoquée avec une vérité et un art excellents, la vivante figure de Richard Wagner. Figure complexe et mobile, dont le véritable caractère avait échappé] usqu’ici aux critiques et aux biographes, aussi bien qu’aux peintres ! Seul M. Chamberlain est parvenu à s’en approcher. Mais aussi connaît-il, mieux que personne aujourd’hui, l’œuvre et la vie de Wagner ; et il n’y a personne non plus qui soit plus apte à nousles faire connaître. Car, pour parler et écrire l’allemand avec une perfection absolue, il n’en a pas moins gardé de son origine anglaise une netteté de vues, un besoin constant de clarté et de ])récision, un sûr et solide bon sens qui le préservent des hypothèses.