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lain a en outre exigé (il nous en prévient dans sa préface) que fussent éliminés de l’illustration de son livre les portraits d’acteurs, et les reproductions de caricatures. Il a pensé — avec combien de raison ! — que les documents de ce genre ne pouvaient servir qu’à distraire l’attention du lecteur, sans lui rien apprendre en échange qui méritât d’être su. Aussi bien, les caricatures dont Wagner fut l’objet ne sont-elles pour la plupart qu’un témoignage assez banal — et vraiment superflu — de la sottise humaine ; et quant à ce qui est des acteurs chargés de créer les rôles wagnériens, ceux-là seuls ont réussi à les bien créer qui ont docilement subi, jusque dans les moindres détails, les instructions du maître. Cet homme extraordinaire a été l’unique acteur de ses drames, de même qu’il en a été le musicien, le poète, et le peintre, et le metteur en scène.

Quel dommage seulement que M. Chamberlain n’ait pas étendu sa sévérité jusqu’à la partie décorative et, en quelque sorte, symbolique, de l’illustration de son livre ! Je ne crois pas avoir vu jamais des encadrements d’un goût aussi détestable que ceux dont M. Otto Eckmann a entouré, à tort et à travers, dans ce gros livre, titres, portraits, et reproductions de tableaux. Encore ses encadrements ne manquent-ils que de goût, tan-