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I


LE DRAME WAGNÉRIEN[1]



C’est à Leipzig, et, je crois, en 1884, que j’ai rencontré pour la première fois M. Houston Stewart Chamberlain. Nous étions venus, lui de Dresde, moi de Paris (car Bayreuth nous avait habitués à ces pèlerinages) entendre chanter et jouer dans une vieille église, un soir d’hiver à la clarté des lampes, la Messe solennelle de Beethoven. Notre admiration pour cette musique surnaturelle, comme aussi notre commune foi wagnérienne, eurent vite fait de nous lier. Et nous allâmes ensemble, au sortir de l’église, nous reposer et nous réchauffer, et nous mieux montrer l’un à l’autre, dans cette Cave d’Auerbach qui est, comme l’on sait, la plus fameuse taverne de Leipzig et de toute l’Allemagne, depuis qu’il a plu à Gœthe d’y placer une des scènes de Faust : incomparable réclame, qui va permettre

  1. Le Drame wagnérien, par H. S. Chamberlain, I vol. Paris, 1894.