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Sauf quelques erreurs insignifiantes, l’écriture était correcte. Il s’agissait bien d’un message, ainsi que le supposait Mme de Montserein, et ce message, non signé, s’adressait à Magda. Voici ce qu’à sa grande stupéfaction Jacques Roberty parvint à traduire.

« Jeune fille, je t’ai reconnue, ton heure va sonner, prépare-toi. Ta destinée marche devant tes pas, tu ne peux la voir encore, mais le flambeau brillera sous peu. Sois docile, suis le chemin sur lequel va rayonner la lumière. »

Dès l’aube, M. Roberty alla montrer cette traduction à sa fille. Elle parut très frappée. Ils causèrent longtemps ensemble, et durent convenir qu’aucune solution normale ne les satisfaisait. On devait renoncer, pour le moment du moins, à comprendre ce curieux phénomène d’automatisme.

Magda voulut conserver la communication. Elle se sentait toute troublée, et ce mystère exerçait sur son esprit une véritable fascination.

Ils retournèrent dans l’après-midi au British Museum. Cette fois, le médium de Mme de Montserein resta calme. En revanche, Mlle Roberty éprouva, lorsqu’elle fut devant la momie de Nefert-thi, une sensation indéfinissable, faite d’attirance et de crainte. Elle voulait se dérober à l’espèce d’attraction qui la charmait et n’en trouvait pas la force. Ce visage noir, parcheminé, hideux, retrouvait-il pour elle un semblant de vie ? Subissait-elle le même attrait surnaturel qu’Edward Rogers ?

Comme la veille, comme tous les autres jours, le jeune précepteur restait posé aux environs de la vitrine, devant laquelle tout un peuple de pèlerins défilait sans interruption. À sa vue, Magda rougit. Il parut la reconnaître, il salua. La jeune fille inclina doucement sa jolie tête brune, ne songeant point à s’offenser de cet hommage d’un inconnu. Armé d’une loupe, son père s’extasiait sur le « fini » de la ciselure des anneaux d’or. Rogers s’approcha de Magda et lui parla.

La voix humaine a quelque chose de mystérieux et de magique ; ce n’est pas sans