Page:Wylm - L'Amant de la momie, paru dans Le Matin, 24-10-1912 au 06-12-1912.djvu/75

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Cornes d’Apis ! Est-ce possible ?

— Tout à fait vrai, mon cher Smith. J’en suis très affligé, très affligé. Comment ce journal a-t-il pu savoir ?

— Il faudra nous renseigner. Mais que faire ?

— Que conseillez-vous, Smith ?

— Je vais venir vous prendre au club et nous aviserons.

Le résultat de l’entrevue des deux dignitaires du Museum fut une gaffe, due principalement à l’impétuosité de Smith. Sir Septimus, par amour exagéré de sa tranquillité, n’osa pas contrecarrer son subordonné dont l’indignation était extrême. John Smith voulait d’abord tirer les oreilles à toute la rédaction du Daily Mail, et c’est à titre transactionnel qu’il consentit à envoyer une simple rectification au journal. Malheureusement, sa vivacité l’emporta au delà des limites raisonnables et provoqua des incidents éminemment fâcheux. Le ton de sa note était si vif que sir Septimus ne put se décider à la signer et pensa qu’il valait mieux en laisser la responsabilité à Smith seul.

Celui-ci déclarait que la disparition de certains objets avait été effectivement constatée, mais qu’une surveillance intelligente avait permis à l’administration de retrouver les objets égarés. Jamais les autorités chargées de conserver les collections n’avaient songé à la ridicule interprétation qu’imaginait le rédacteur malveillant et facétieux du Daily Mail.

Smith avait écrit « malveillant et imbécile » ; mais le journal atténua ses expressions.