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— Terrible ! mon cher Smith, terrible…

— Sir Septimus, il faut venir tout de suite pour votre enquête.

Grognant, soufflant, suant, sir Septimus suivit Smith.

Mais les bijoux demeurèrent introuvables. Je n’ai pas besoin de dire combien le personnel était inquiet ; les gens préposés à la garde d’objets qui disparaissent, craignent toujours d’être soupçonnés, et cette crainte agit sur leurs dispositions comme une atmosphère de tempête sur celle des individus nerveux. Smith voulut à toute force que le pauvre Septimus passât avec lui et quelques gardiens de choix la nuit au Museum.

On avait mobilisé Leslie, le préparateur, qui, avec sir Septimus et Smith, prit position dans la salle III ; le centre, constitué par Brown, Ebenezer et Abraham, se plaça à la porte d’entrée ; l’arrière-garde campa au bord de l’escalier.

À 11 heures 30, une lumière fit son apparition ; sir Septimus, qui par une étrange ironie du destin, s’appelait Long, bien qu’il fût court et gros, ne la vit pas tout de suite, et ne s’en aperçut que sur les indications de ses compagnons.

— Voici une lumière, sir Septimus, la voyez-vous ?

— Non, mon cher Smith ; j’ai seulement très chaud. Ce calorifère est bien inconfortable. Vous voyez de la lumière, Leslie ?

— Oui, sir Septimus. Regardez bien la vitrine de la momie, c’est là qu’elle brille avec le plus d’intensité.

— Oui… c’est vrai… on dirait. J’ai moins chaud, Smith. Cette lueur est bien étrange,

— Voici les sanglots et les hurlements qui commencent. Entendez-vous ?

— Non… c’est-à-dire… oui, je les entends, maintenant… Quel vacarme ! Et cela est bien étrange… bien étrange. Il fait froid, Smith. Nous allons nous enrhumer. Dieu ! c’est assourdissant ! Ah ! au secours ! On tire mon fauteuil ! Smith ! Leslie !

Et au milieu d’un fracas épouvantable, sir Septimus fut renversé de son fauteuil ;