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— Dieu qu’il fait chaud ! s’écria le gros sir Septimus en épongeant son crâne chauve.

Mais John Smith ne voyait que la beauté du spécimen unique dont s’enrichissait la collection du musée ; il fit reporter la momie nue dans la vitrine, conservant les bandelettes et les bijoux pour les examiner à loisir.


VII

LA MOMIE REPREND SON BIEN


On a beaucoup blâmé M. Smith d’avoir dépouillé la momie de ses bijoux, de ses bandelettes et de tout ce qui lui appartenait. Il est certain que la nudité de Nefert-thi n’avait rien de choquant, étant donnés son âge et son apparence ; mais elle était beaucoup plus pittoresque avec ses bandelettes blanches et ses bijoux. L’effet qu’elle produisait était supérieur esthétiquement.

Peut-être aurait-il été prudent de ne rien modifier dans l’équipement de la princesse. On peut se demander si les libertés prises par John Smith n’ont pas mécontenté Nefert-thi et provoqué sa mauvaise humeur.

C’est une opinion que beaucoup d’occultistes professent, je les cite à titre d’exemple et sans garantir l’exactitude de leurs théories, car chacun sait combien les occultistes sont gens faciles à tromper.

Toujours est-il que plusieurs personnes critiquèrent le goût de M. Smith et déplorèrent que la momie fût dans une vitrine et ses bijoux répartis et classés dans d’autres.

Rogers manifesta ostensiblement sa désapprobation. Dès le lendemain de son installation officielle, il alla voir la momie de sa chère Nefert-thi. Son attitude excita l’étonnement du surveillant Jeremiah Duncan et ensuite sa juste indignation.

Dès qu’il eut aperçu la momie étendue sans voiles dans le cercueil devenu trop grand pour son corps ratatiné, Rogers dit à haute voix qu’il était scandaleux de voir,