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et respectueux de la hiérarchie, Pra-Hotep se laissa déposséder par la momie royale, sans manifester le moindre mécontentement.

Nefert-thi fut placée dans la vitrine hermétiquement close ; elle reposait au fond de son cercueil en carton doré, dont le couvercle avait été enlevé. Près d’elle étaient déposés le cercueil de bois et le couvercle de la bière intérieure. Sur la vitrine, le chef des antiquités égyptiennes colla une étiquette ainsi conçue :

« Momie d’une princesse royale de la XVIIIe dynastie thébaine ; fille d’Aménophis IV (?). — Non encore étudiée. Don du Très Honorable le comte de Charing. K. G. (ce qui veut dire chevalier de l’ordre de la Jarretière). Acquisition nouvelle. »

Ainsi fut installée la momie dans son nouveau domicile ; elle ne tarda pas à donner des signes indubitables de la mobilité de son esprit, de la variabilité de son humeur, et de son caractère irritable et vindicatif, si peu conforme aux usages paisibles des gens régulièrement embaumés depuis trois mille ans ; mais la princesse était assurément excentrique et indépendante.

Quatre surveillants étaient chargés de la police de la salle où se trouvait la momie, ils répondaient aux noms de Jonathan West, Robert Strass, David Embers et Jeremiah Duncan.

Deux veilleurs de nuit faisaient à tour de rôle des rondes nocturnes dans les salles égyptiennes ; Ebenezer Phipps, méthodiste intolérant et bigot, paroissien de la chapelle du révérend Amos Dermott que nous connaissons déjà, et Lawrence Brown. Il convient d’ajouter, on verra tout à l’heure pourquoi, trois autres veilleurs de nuit appartenant à des services différents ; c’était Abraham Phipps, frère d’Ebenezer, et aussi fanatique que lui ; Joe Green et Patrik Sullivan, ces deux derniers catholiques irlandais. Sullivan en outre aimait à boire.

L’activité de la momie débuta, comme cela