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ve ; elle souffrit de troubles cardiaques, dont Martins se montra très alarmé.

La momie cependant demeurait relativement tranquille.

Le 17 octobre, Martins se sentit assez bien pour reprendre la lutte contre le mystificateur inconnu qui l’avait passé à tabac. Il cacha soigneusement ses projets à tout le monde, et prit les précautions les plus minutieuses pour n’être la dupe d’aucun prestidigitateur. Il emporta deux revolvers, garnit ses poches de lampes électriques portatives et se munit de son thermocautère, également électrique.

À 10 h. 45, il gagna silencieusement la chambre de Rogers dont la porte avait été réparée ; il vérifia avec soin la fermeture intérieure et celle des fenêtres ; il visita le lit, les placards, le cabinet de toilette, les armoires et la commode, ensuite il se glissa dans un des compartiments de l’armoire garde-robe, laissa la porte entr’ouverte et attendit…

À 11 h. 30 il entendit le bruit caractéristique d’une personne entrant chez Rogers ; aussitôt commencèrent les pleurs, les lamentations, auxquels s’adjoignirent des phrases prononcées dans la langue étrange que parlait le précepteur au cours de son délire. La voix qui proférait ces plaintes et qui articulait ces mots était une voix de femme.

Martins attendit patiemment d’abord. Puis, armant son revolver, il poussa doucement la porte de l’armoire, et dirigea sans bruit sa lampe vers l’endroit d’où venaient les plaintes. Il lança ensuite un jet de lumière… et sur le lit… sur le lit…

Il fit feu.

Le docteur ne reconnaît ce fait qu’avec la plus extrême répugnance, car il est obligé de confesser qu’il a été halluciné comme les autres ; cependant il est trop respectueux de la vérité pour nier l’évidence ; il avoue donc qu’il crut voir, assise sur le lit une femme vêtue d’une tunique blanche assez collante,