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binet de travail le docteur Martins et le chapelain, le révérend Ezechiel Symonds. Il les interrogea, après leur avoir raconté son aventure nocturne.

— Je suis convaincu, mylord, que vous avez manqué l’occasion de prendre en flagrant délit l’auteur de tout ce tapage, déclara Martins.

— Mais vous oubliez que j’ai saisi la forme blanche et qu’elle était immatérielle.

— Illusion, mylord, illusion. Vous n’étiez pas dans votre assiette et vous avez été trompé par vos sens.

— Je pense que vous êtes de parti pris, docteur. Ce qui est, est. Il faut avoir la bonne foi de l’admettre, alors même qu’on ne comprend pas.

— Lord Charing a raison, dit Ezechiel Symonds. Vous êtes un incrédule obstiné, Martins. Comment voulez-vous être mieux informé que le témoin ?

— Parce que les circonstances dans lesquelles se trouvait le témoin ont fatalement eu pour effet de fausser ses perceptions. Vous ne songez pas sérieusement à l’hypothèse d’une action surnaturelle ?

— Pourquoi pas ? La Bible nous enseigne…

— Halte-là, Symonds ! je ne veux rien dire de blessant pour votre ministère, mais la Bible n’est pas une autorité scientifique.

Symonds protesta.

— La Bible est la source de toute science, mon ami : c’est un livre inspiré par Dieu.

— Laissons cela, dit lord Charing : la seule question dont nous ayons à nous occuper est celle-ci : ai-je été victime d’une illusion ?

— Oui ! affirma Martins.

— Non ! répliqua Symonds.

— Comme vous n’avez pas observé les faits, je vous demanderai de veiller avec moi ce soir.

— Certainement ! Je vous garantis que si le mystificateur passe à portée de ma main, il s’en souviendra.