Page:Wylm - L'Amant de la momie, paru dans Le Matin, 24-10-1912 au 06-12-1912.djvu/42

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tersea, où demeurait la mère de son cousin. Elle rentra directement, ayant besoin de raconter à son père les événements diaboliques dont elle avait été la victime.

Le révérend Dermott éprouva une indignation profonde. Le diable avait poussé l’audace jusqu’à molester sa fille ! Il provoqua le prince des ténèbres à lutter avec lui, mais, pour une raison qu’il ne m’a pas été possible de découvrir, Satan n’osa répondre au révérend Amos Dermott.

Rogers ne resta auprès de sa mère que deux ou trois jours. Le désir de poursuivre ses études le reprit avec une telle force qu’il désobéit aux prescriptions du docteur Martins, et passa la plus grande partie de son temps dans les bibliothèques publiques.

Malgré son labeur excessif, il reprenait des forces ; mais je dois avouer que Rogers, tout en se portant physiquement mieux, demeurait moralement très malade ; son mal avait changé d’allure.

Ce n’était plus de la présence troublante de Nefert-thi qu’il souffrait, mais bien de son absence. Il ne pouvait se consoler de ne plus voir chaque nuit sa fantastique visiteuse ; elle lui manquait, et son intelligence comme son cœur s’en plaignaient. Il avait oublié la colère de la momie ; d’ailleurs il était disposé à l’excuser. Il ne se sentait pas le courage de tenir rigueur à une femme qui se montrait jalouse de lui, cette femme fût-elle un fantôme.


V

APRÈS LE DÉPART DU PRÉCEPTEUR


Avant de raconter les dérèglements extraordinaires que l’existence des paisibles habitants de Charing-Abbey dut subir, une remarque préliminaire doit être faite. Les événements sont racontés par les témoins avec de grandes divergences. Quoi qu’il en soit, il reste un certain nombre de faits qui demeurent inexplicables. Le docteur Martins, sceptique entêté, ne veut voir là