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Les paroles de Martins impressionnèrent Rogers à un point inexprimable. Devenir fou ! Être interné dans un asile d’aliénés ! À tout prix, il fallait éviter un pareil malheur.

Il fit alors à Martins le récit de ses entrevues quotidiennes avec Nefert-thi, après avoir obtenu de lui la promesse d’un secret inviolable.

— Que pensez-vous de tout cela ? demanda-t-il au docteur quand il eut terminé sa confession.

— Je pense que votre cas est très grave, et qu’il convient d’agir énergiquement. Il faut voyager, vous reposer, quitter Charing-Abbey.

— C’est impossible ! J’ai des travaux à terminer. Et puis je ne suis pas riche, Martins ; j’ai besoin de conserver ma situation chez lord Charing.

— Je suis certain que l’unique moyen de la conserver est de vous soigner. Si vous ne prenez pas le repos nécessaire, vous tomberez plus sérieusement malade.

Martins rendit compte au lord du résultat de sa visite.

— Rogers a énormément travaillé dans ces derniers mois, il a besoin de quelques semaines de repos intellectuel. Je lui ai conseillé de vous demander un congé, mais il craint de vous mécontenter.

— Il est fou ! Pauvre garçon ! Je lui accorderai tous les congés qu’il voudra.

— Il y a encore autre chose. Rogers n’est pas riche et…

— Que ceci ne l’inquiète pas, Martins. Je prends à ma charge toutes les dépenses de Rogers, et je lui payerai son traitement. Dites-lui de ne pas se tourmenter.

Le docteur alla immédiatement porter la bonne nouvelle à Rogers. Celui-ci partit le jour même en compagnie d’Effie Dermott, mais la jeune méthodiste regardait son cousin avec quelque inquiétude, redoutant toujours qu’il ne fût possédé d’une légion de diables. Elle n’alla pas avec lui jusqu’à Bat-